Savez-vous que bien des robes brodées, qui cette semaine fouleront les catwalks de la fashion week parisienne, sont nées à des milliers de kilomètres de là, par morceaux, dans les ateliers de broderie de Bombay… ?
Bombay s’est imposée comme le centre de la broderie en Inde et compte environ 100 000 brodeurs. Ces hommes, de confession musulmane exclusivement – ce savoir-faire ayant été importé de Perse par les grands moghols – quittent familles et région natale du Bengale ou de l’Uttar pradesh pour venir s’entasser dans des ateliers surchauffés où ils travaillent – 14h par jour- , mangent et dorment. Car malgré les merveilles qui naissent sous leurs doigts, le métier de brodeur n’est pas considéré en Inde, et leur statut des plus précaires. Ces hommes déracinés rêvent d’un avenir différent pour leurs enfants, et sont bien loin d’imaginer le but final de leur travail, l’Inde étant noyautée par la culture du “middle man”, ces cascades d’intermédiaires et de sous-traitants qui prélèvent des commissions prohibitives. Quel contraste avec les conditions de vie de mes brodeurs à Srinagar, qui travaillent chez eux et exercent un art reconnu par leur culture !
A l’occasion de la fashion week, ARTE présente une série de documentaires sur des savoirs-faire artisanaux d’exception, et dresse notamment le portrait de Maximiliano Modesti, fondateur des Ateliers 2M à Bombay qui brode pour les plus grands du luxe, et milite passionnément pour la reconnaissance du métier de brodeur en Inde.
“Au fil du monde, l’Inde” / ARTE, samedi 30 octobre à 15h
Ou en ligne :
A lire pour en savoir plus : Les indiens, petites mains du luxe, Le monde.fr