Il y a deux semaines, j’étais contactée par une cliente qui sollicitait mon expertise sur un pashmina en tissage kani repéré sur un autre site de vente en ligne. Il est vrai que Princesse Moghole ne propose pas ce tissage dans sa collection…
Mais qu’est ce donc qu’un pashmina en tissage kani ?
Le tissage kani est très renommé en Inde : c’est la manière traditionnelle de tisser un jacquard de motifs floraux complexes à la main. Ce procédé est très ancien et remonte à l’époque des empereurs moghols.
Le tissage kani tire son nom des kani, de petits bâtonnets de bois autour desquels est enroulé le fil de pashmina teint. Le maître artisan exécute le tissage en se référant au dessin du modèle qu’il a codé de manière arithmétique : le kani de fils colorés est passé à travers les fils de chaîne selon un calcul bien précis afin d’exécuter petit à petit les savants entrelacs de motifs floraux du modèle. L’artisan met environ 15 min pour tisser un rang, toute la complexité du kani réside dans sa capacité à créer des arrondis, le tissage en rayures ou en carrés étant bien plus aisé à réaliser.
La réalisation d’un kani shawl entièrement recouvert de motifs demande de 9 mois à 2 ans de travail, selon la complexité du modèle. Bien évidemment le prix de telles pièces est à la hauteur des efforts fournis puisqu’en Inde on ne trouve pas de kani shawls à moins de 1000€ ! Ils sont plus rares sur le marché international, et encore plus onéreux…
Mais au fait qu’en était-il du pashmina repéré par la cliente ? Affiché 570€ celui-ci n’était pas un véritable kani shawl mais une imitation réalisée à la machine. Donc même pas un pashmina.
Comment déceler les imitations et quel est leur prix de revient réel ? A suivre dans un prochain article…